Aujourd'hui, je souhaite partager avec vous une réflexion personnelle sur une habitude que beaucoup d'entre nous pratiquent parfois sans y penser : le fait de râler. Cette habitude, que mon mari et moi appelons entre nous "le mode dragon", peut sembler anodine, mais elle a des implications profondes sur notre bien-être et nos relations.
Pourquoi appelle-t-on ça le "mode dragon"?
L'image du dragon, cet animal imaginaire qui prend beaucoup de place et projette de la fumée et des flammes, symbolise parfaitement les effets de nos plaintes quotidiennes, voir même incessantes. Comme le dit la chanson d'Aldebert : « un dragon c'est fantastique, mais dans la maison, c'est pas pratique". Le mode dragon est activé lorsque nous râlons sans cesse, diffusant notre insatisfaction sur ceux qui nous entourent, souvent nos proches, comme un dragon qui remplit l'air de fumée toxique. Cela peut rapidement rendre l’atmosphère autour de nous nuisible, même involontairement.
Ce que cache le fait de râler
Nous râlons lorsque nous sommes frustrés ou que quelque chose ne nous convient pas : une injustice, une perte de contrôle, une insatisfaction. Le fait de râler est une expression de cette résistance face à ces éléments indésirés ou perturbateurs. Cela peut aussi exprimer notre recherche d'empathie, d’aide, de soutien. Je le formule maladroitement par une plainte et j’attends de la part de mon interlocuteur une écoute, un accueil. Je cherche à être rejointe. Je cherche une connexion. Râler est donc une expression d’un besoin non reconnu et non formulé face à ces incommodités plus ou moins importantes. C'est le premier pas vers la résolution de celui-ci, mais encore faut-il qu’il soit clairement identifié et pris en compte. Le plus souvent, nous nous contentons d’évacuer un peu de pression en bougonnant. On peut le métaphoriser en prenant l’image de la cocotte-minute : ma plainte va faire baisser le niveau de pression et permettre à la marmite de ne pas exploser, mais elle ne va pas faire baisser la puissance de cuisson. Cela peut avoir un effet positif à court terme, mais pas de manière durable.
Les effets sur les relations sociales
Râler peut sembler une réaction naturelle à la frustration ou au mécontentement, et à court terme, c'est même bénéfique, à la manière d'une cocotte-minute qui laisse échapper un peu de pression. Cependant, focaliser constamment sur le négatif crée une atmosphère lourde et peut avoir un impact sérieux sur notre entourage et notre propre état d'esprit. Les personnes qui râlent fréquemment peuvent involontairement créer un environnement toxique, rendant l'air "irrespirable" pour ceux qui les entourent, et entretenir un climat de négativité qui sera néfaste sur leur moral.
Stratégies pour sortir du mode dragon
Pour véritablement dépasser cette habitude, il ne suffit pas de se forcer à arrêter de râler. Il est essentiel de s'attarder sur les besoins sous-jacents qui provoquent cette réaction. Et c’est seulement en les identifiant et en les exprimant, que nous pourrons ainsi les satisfaire. Cela implique de l’introspection et de la réflexion sur ce qui nous habite, sur nos valeurs et comment les nourrir, sur nos fonctionnements et nos priorités. Cela peut être l’objet d’un coaching.
- Exprimez clairement vos besoins : Apprenez à communiquer de manière ouverte et honnête sur ce que vous ressentez et ce dont vous avez besoin sans vous victimiser.
- Focalisez-vous sur le positif : Tentez de reconnaître et d'apprécier les aspects positifs de votre vie, ce qui peut réduire votre perception de la frustration.
- Pratiquez la gratitude : Tenez un journal de gratitude afin de changer votre focalisation du négatif vers le positif et améliorer votre humeur générale.
- Célébrez les petits pas : Relevez et fêtez chaque petite victoire ou progrès, chaque avancée vers votre but ou vos objectifs de vie (ou de journée).
Conclusion
Râler peut parfois soulager la pression, mais ne laissez pas cette habitude dominer votre vie. En reconnaissant et en exprimant vos besoins réels, vous pouvez améliorer significativement votre bien-être et vos relations. Désactiver le mode dragon n'est pas seulement une question de communication ; c'est un engagement vers une vie plus heureuse et plus équilibrée.
